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Notre avis sur le film Suzume de Makoto Shinkai

Découvrez notre avis sur Suzume : le nouveau film du réalisateur de Your Name.

Avec déjà plus de 100.000 spectateurs moins d’une semaine après sa sortie en salle, le film Suzume de Makoto Shinkai signe un excellent lancement, à la hauteur de sa superbe histoire dont nous allons vous partager notre avis dans cette critique.

Distribué en France par Eurozoom en partenariat avec Crunchyroll, le long-métrage aborde avec brio la lourde thématique du deuil et de la résilience face à un évènement traumatique, en basant son scénario sur le tragique séisme du 11 mars 2011, qui avait notamment engendré un Tsunami dévastateur sur la côte est du Japon.

Avec Suzume, le réalisateur offre un aperçu de ce qu’ont vécu les personnes touchées par le drame, mais délivre aussi un discours positif et cherche à montrer qu’il est toujours possible d’aller de l’avant, même face aux épreuves les plus difficiles de la vie. Un petit bijou d’animation qui ne vous laissera pas insensible.

Suzume : voyage aventureux aux quatre coins du Japon

Si certains chercheront inévitablement à le comparer à ses prédécesseurs que sont Your Name (Kimi no na wa.) ou Les Enfants du Temps (Tenki no Ko), nous pensons pour notre part que Suzume n’a pas grand-chose en commun avec ces derniers, à l’exception peut-être de son côté graphique, puisque les trois films partagent le même studio d’animation, ainsi que sa bande-son en grande partie composée par RADWIMPS, qui est également à l’origine des musiques des deux autres longs-métrages.

Disons-le d’entrée de jeu, le gros point fort de Suzume tient en son intrigue ouvertement inspirée du dramatique séisme du Tohoku de 2011, représenté à travers la principale menace du film : les « vers », ainsi que le vécu de certains personnages de l’histoire, notamment Suzume, qui, si elle est âgée de 17 ans lors de la chronologie principale des événements, apparaît à plusieurs reprises à l’époque du terrible tremblement de terre, lorsqu’elle n’avait que quatre ans.

Mais avant d’en dire plus, revenons-en aux bases avec l’intrigue du film, qui nous expose presque immédiatement ses tenants et aboutissants. Dès les premières minutes de projection, on nous présente Suzume Iwato, lycéenne de 17 ans qui, alors qu’elle se rend à l’école, rencontre Sota Munakata, un mystérieux voyageur à la recherche de ruines cachées dans les montagnes. Si elle se contente seulement dans un premier temps de lui indiquer une direction avant de reprendre sa route, Suzume rebrousse rapidement chemin pour retrouver l’homme, intriguée par sa présence et son inhabituelle recherche.

Et c’est là que les choses sérieuses commencent. En cherchant Sota, Suzume trouve les fameuses ruines que ce dernier recherchait, avec en leur centre : une porte. Mais pas n’importe quelle porte. Une porte qui relie le monde normal à un monde parallèle au sein duquel deux sceaux maintiennent l’équilibre entre les deux mondes. Seulement, Suzume ignore cette information, et en retirant l’un des sceaux, elle libère par la même occasion une série de catastrophes qui vont s’abattre les unes après les autres à divers endroits du Japon.

Fort heureusement, Sota est membre d’une famille dont la mission est de protéger les sceaux de génération en génération, et c’est à ses côtés que la jeune femme entame alors un voyage à travers tout l’archipel, pour refermer les différents passages qui ont été ouverts. Seul hic : l’âme de Sota a été transférée dans une chaise pour enfant par Daijin, le sceau que Suzume a libéré un peu plus tôt et qui se promène désormais librement sous l’apparence d’un petit chat blanc.

En moins d’un quart d’heure, le décor du film est posé et les péripéties s’enchaînent à un rythme qui ne laisse clairement pas le temps à l’ennui de s’installer. Les événements nous transportent dans de multiples régions nippones, de Kyushu à Ehime en passant par Kobe jusqu’à Tokyo, et les rencontres avec les locaux nous font découvrir d’attachantes bribes d’histoires et de culture locale.

Mais ce n’est pas cela qui nous a marqué dans Suzume. Ce ne sont pas non plus les décors époustouflants, les scènes d’actions extrêmement bien réalisées, la 3D parfaitement maîtrisée, ni même l’incroyable ambiance sonore qui offre un sentiment à la fois mélancolique et chaleureux, non.

Ce qui nous a frappé, c’est le superbe message qu’a voulu transmettre le réalisateur aux spectateurs. Une véritable main tendue aux victimes du drame de 2011, que l’on retrouve à travers le prisme de la Suzume adulte et de la Suzume enfant. Un message qui met en avant la force des souvenirs, et qui illustre comment ces derniers peuvent aider à guérir les blessures du passé et à avancer vers un avenir meilleur, même si cela peut prendre de longues années.

Suzume : un nouveau chef-d'oeuvre dans la filmographie de Makoto Shinkai

En résumé, Makoto Shinkai surprend une nouvelle fois avec une œuvre poignante, qui base son intrigue sur la dure réalité vécue par de nombreuses familles japonaises en 2011. Le chaos subi par tant d’adultes et d’enfants ainsi que toute la souffrance qui en découle nous sont présentés à travers un film émouvant, qui bénéficie d’une réalisation remarquable et d’une ambiance sonore tantôt féerique, tantôt anxiogène, parfois festive, avec une touche de nostalgie aussi.

Les deux heures de diffusion semblent s’écouler en dix minutes, les larmes sont difficiles à retenir face à un final aussi sublime visuellement que touchant, qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. En outre, Suzume nous paraît difficilement comparable aux autres œuvres du réalisateur, tant par sa thématique unique que par ses personnages originaux, qui apportent un certain vent de fraîcheur plus que bienvenu au titre par rapport à ses prédécesseurs.

Cet avis n’est que subjectif, mais à nos yeux, le film Suzume est très proche de l’excellence, et c’est pourquoi nous lui attribuons la note de 9,5/10, de quoi concurrencer Your Name pour le titre de plus grand chef-d’œuvre du réalisateur ! Nous ne pouvons que chaudement vous inviter à vous rendre en salle pour en profiter dans les meilleures conditions, confiants que vous passerez un aussi bon moment que nous.